Le projet Filets sociaux « Burkin-Naong-Sa ya » a participé à un voyage d’étude au Sénégal et en Mauritanie du 08 au 22 mai 2022 dans le cadre de la mise en œuvre du registre social unique au Burkina Faso. Il s’agissait de s’imprégner des expériences du Sénégal et de la Mauritanie en matière de conduite du processus pour (i) la mise en place d’un dispositif institutionnel de préparation et de planification de la réponse aux crises alimentaires et nutritionnelles, (ii) la définition d’une méthodologie et le déploiement d’un registre social et (iii) l’élaboration et le déploiement d’un programme national de filets sociaux.
Le voyage d’étude et d’échanges au Sénégal et en Mauritanie avait pour but de pouvoir s’imprégner de leurs expériences en la matière et d’enrichir la réflexion en cours au Burkina Faso. Le choix de ces pays se justifie à plusieurs titres. Les échanges avec les experts de la Banque mondiale et du Programme Alimentaire Mondial sur ces trois (03) piliers de la protection sociale adaptative ont permis d’identifier le Sénégal et la Mauritanie comme des pays ayant une expérience avérée dans les arrangements institutionnels, l’institutionnalisation de programme national de filets sociaux et le développement de registre social. En outre, dans la dynamique d’améliorer les outils développés dans le cadre du renforcement de la protection sociale, il s’avère nécessaire de s’inspirer des expériences de ces deux (02) pays dont les réalités socioéconomiques sont proches des nôtres.
C’est après un diagnostic de la protection sociale adaptative au Burkina Faso, qu’il a été recommandé au Gouvernement du Burkina Faso d’amélioration le niveau des arrangements institutionnels et de la coordination de la réponse aux chocs. De ce fait, le ministère de la solidarité nationale et de l’action humanitaire a fait de la mise en place d’un système de protection sociale une priorité. Son institutionnalisation est jugée comme indispensable pour renforcer la cohérence et l’efficacité des interventions du Gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers.
Dans la même optique, le Gouvernement burkinabè a pris un décret le 29 septembre 2021 portant création du Registre Social Unique (RSU) des ménages et personnes en situation de pauvreté et de vulnérabilité. Son déploiement est prévu à partir de l’année 2022. Le RSU se définit comme étant un système d’information et de gestion de données permettant d’identifier à partir de variables socio-économiques, l’ensemble des ménages et personnes pauvres ou vulnérables éligibles aux différents programmes de protection sociale et de lutte contre la pauvreté.
Pour le Burkina Faso, un programme permanent de filets sociaux serait un outil puissant de lutte contre la pauvreté et de renforcement de la cohésion sociale. Selon les partenaires qui appuient le Gouvernement dans ce domaine (en particulier l’Agence Française de Développement, la KFW et la Banque mondiale), la mise en place d’un programme national est l’opportunité de faire converger leurs interventions sous le leadership du Gouvernement mais aussi un facteur important de renforcement et de soutenabilité du système de filets sociaux au Burkina Faso.
Le Ministère de la Solidarité Nationale et de l’Action Humanitaire, conformément à son mandat et avec l’appui des principaux départements concernés et de ses partenaires, en particulier le Programme Alimentaire Mondial et la Banque mondiale, a donc officiellement engagé le processus de mise en place d’un dispositif national de protection sociale adaptative, comprenant plusieurs piliers tels que les arrangements institutionnels, le Registre social unique (RSU) et le programme national de filets sociaux. Ce voyage d’étude sera un tremplin pour accélérer le processus d’ancrage institutionnel de la protection sociale au Burkina et permettre au Gouvernement et à ses partenaires de mieux lutter contre la pauvreté.